De l’appétit insatiable de ceux qui se servent de la République

Article : De l’appétit insatiable de ceux qui se servent de la République
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1 juillet 2017

De l’appétit insatiable de ceux qui se servent de la République

Sénégal : la politique ou l’art de gérer ses propres intérêts.

Le Sénégal de 2017, n’est pas l’Espagne du roi Charles II, mais il est autant confronté à une menace qui elle aussi vient essentiellement de l’intérieur. Si la politique est définie comme l’art de gérer la cite, au Sénégal on fait de la politique pour s’enrichir.

« Bon appétit, messieurs !
Ô ministres intègres !
Conseillers vertueux !
Voilà votre façon de servir, serviteurs qui pillez la maison. »
Ainsi parlait Ruy Blas dans la pièce de Victor Hugo du même nom, acte III, scène II.

Que sont devenus les slogans du type « la patrie avant le parti ou servir et non se servir » lancés par le président Macky Sall à l’entame de son magistère ?
Voilà des slogans qui ont suscité des grands espoirs, espoir de ruptures profondes dans la pratique de la gestion de l’Etat, espoir que les deniers publics allaient être bien gérés et que les fruits de la croissance allaient être bien distribués.

L’habitude, une seconde nature
Chassez le naturel, il revient au galop dit l’adage. Le choix des candidats à la députation en vue des élections législatives du 30 Juillet 2017 a mis à rude épreuve les espoirs fondés sur ces fameux slogans. Ceux qui n’ont pas été choisis ; qu’ils soient militants du parti au pouvoir ou des alliés crient urbi et orbi à la trahison, se disent frustrés et menacent de faire un vote sanction. Et pour calmer leur furie et les ramener dans les rangs, on distribue des centaines de millions, des billets pour aller effectuer le pèlerinage à la Mecque et des postes de responsabilité dans diverses stations de l’Etat et ses démembrements. Tout ceci est fait sur le dos du peuple sénégalais qui sue nuit et jour et se serre la ceinture pour participer à l’effort de l’émergence. Ce peuple qui comme le dit Ruy Blas « porte sa charge énorme sous laquelle il ploie, pour vous, pour vos plaisirs, pour vos filles de joie »
Devons nous croire, pour paraphraser le même Ruy Blas, que vous n’avez d’autre intérêt que de vous remplir les poches et vous taire après. Si tel est le cas, eh bien messieurs, « bon appétit! »

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