Autosuffisance en riz: le senegal atteindra t-il la barre des 1.600.000 tonnes qu’il s’est fixe pour 2017
La problématique de l’autosuffisance alimentaire et du consommer local se pose plus que jamais avec acuité au Sénégal. En ce jeudi 15 juin 2017 sur le site www.commerce.gouv du Ministère du commerce, du secteur informel, de la consommation, de la promotion des produits locaux et des PME les brèves suivantes défilent : baisse sur les prix ; huile en fut 900f, riz brisé ordinaire 260f et sucre 575f. Une bonne nouvelle pour le consommateur en cette période de ramadan où la consommation de ces denrées de première nécessite double, voire triple. Or, toutes ces trois denrées à forte consommation sont importées ; aucune n’est produite suffisamment sur place pour couvrir les besoins des populations.
Lors du conseil présidentiel tenu le 2 février 2015 sur les mesures de consolidation des acquis du programme national de l’autosuffisance en riz (Pnar) horizon 2017, le président de la république Macky Sall disait : « L’autosuffisance du Sénégal en riz à l’horizon 2017 est un challenge largement à notre portée si toutes les parties prenantes s’engagent dans la même direction et s’il y a une synergie des efforts ». Plus tard, à la fin d’une tournée dans le nord du pays, le président Sall dira : « Je suis rassuré que cette autosuffisance fixée par le l’Etat du Sénégal de réaliser une production de 1.600.000 tonnes de riz paddy en 2017 peut être bel et bien atteinte ». Et pour être complet sur le sujet, au cours d’un forum avec les producteurs de l’Anambe au sud du pays, il lancera ceci : « Nous l’avons dit. Notre objectif est d’atteindre l’autosuffisance en riz en 2017 et ce sera fait. Parce que nous savons la démarche. Nous connaissons les ingrédients qu’il faut mettre ensemble ».
A six mois de la fin de 2017, nous lançons le débat dans cet article ; non pas pour dire que oui ou non les ingrédients ont été mis ensemble et que l’autosuffisance en riz sera atteint ou non ; mais plutôt pour rappeler aux différentes parties prenantes la nécessite d’atteindre l’objectif qu’ils s’étaient fixés.
Toutefois, atteint ou non, l’objectif de produire assez de riz pour couvrir les besoins de la consommation nationale ne suffira pas à lui seul. Il faudra promouvoir le consommer local pour arriver à une véritable émergence. Consommer local n’est pas seulement produire ce que l’on consomme, c’est aussi consommer ce que l’on produit. Ceci implique que le consommateur se décomplexe par rapport au produit venant de l’extérieur. Cela demande également que l’on valorise nos produits culturels, que l’on réhabilite l’artisanat, que l’on replace l’apprentissage fonctionnel au cœur du processus de développement. Il faudra alors repenser la finalité de notre école ; passer à une école de formation aux métiers alliant enseignement théorique (en français et/ou en langues nationales) et formation pratique aux métiers. Veiller à l’adéquation formation- emploi en suscitant des vocations chez l’enfant dès le bas âge en insistant sur ses aptitudes.
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